Une caisse d'une taille respectable tout autant que son poids, quelques hommes forts, une palette, le tout devant l'église Saint-Pierre à Montluçon : voilà de quoi intriguer l'enquêteur Gabriel.
Armé de son zoom, il s'est introduit subrepticement au coeur de la nef de l'église pour y surprendre un étrange ballet.
Et a trouvé anguille sous roche ou plutôt femme en caisson.
Rappelez-vous, il y a quelques mois, l'ange que je suis bombait le torse de fierté de savoir le Bourbonnais si bien représenté à la très belle exposition 1500.Celle-ci fit d'abord le spectacle à Paris puis à Chicago; et parmi les oeuvres selectionnées, la sainte Marie-Madeleine avait quitté, quelques mois durant sa clôture imposée pour faire acte de présence.
Cependant, toute bonne chose ayant une fin, la jeune femme s'est décidée à rentrer au bercail dans la plus grande discrétion.
Après l'émotion de l'ouverture de la caisse, un premier coup d'oeil pour scruter les contours de l'oeuvre et voir sommairement si rien n'avait été endommagé, concertation fut faite, mètre à la main sur la place à lui attribuer;
Devait-elle figurer dans la niche de Saint-François de Padoue, patron des causes perdues, irait-elle derrière une vitre dans une encoche derrière l'autel ou retournerait-elle là où fut sa demeure, derrière les grilles devant la protéger des agressions?
C'est au final cette dernière solution (transitoire ou non ) qui est retenue...
Quant à la joie de découvrir de nouveau la finesse d'une main et la grâce d'un porter, mais aussi, le dos de cette statue, aux cheveux coupés, à la pierre entamée et au corps vrillé...
Oui Marie-Madeleine, tu nous a manqué!