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2 août 2009 7 02 /08 /août /2009 17:43
En ce dimanche 1er août et quasiment un mois après l'évènement, je vous livre (parce que je l'ai reçu il y a peu l'homélie de Monseigneur donnée lors de la messe jubilaire de Saint-Germain des Fossés, le 2 juillet dernier. Le texte mérite le coup d'être lu de par l'impact voulu et donné par Monseigneur.
Aujourd'hui nous sommes venus rendre grâce avec nos frères aînés. Unis à Marie, l'humble servante du Seigneur, qui s'étonne des merveilles accomplies par Dieu dans sa vie, nous rendons grâce à Dieu pour ce qu'il a réalisé à travers la vie et le ministère de nos prêtres jubilaires.
Bon nombre d'entre vous étaient présents à la cathédrale dimanche pour l'ordination de Benoît, Fernando et Lam. Deux moments particulièrement intenses m'ont fortement touché - jusqu'aux larmes - tant l'émotion était grande:

C'est, d'une part, la procession de tous les prêtres venant imposer les mains aux ordinands C'est, d'autre part, la procession des mêmes prêtres venant donner l'accolade aux nouveaux ordonnés pour les accueillir dans le presbyterium, c'est-à-dire l'ensemble des prêtres du diocèse autour de l'évêque, successeur d'apôtre, qui portent solidairement la charge pastorale.

Comme moi, vous avez certainement remarqué la joie et l'émotion profonde de nos prêtres aînés. Malgré la chaleur forte, la fatigue, et la perspective d'une longue célébration, sans compter la peine du déplacement, ils avaient tenu à être présents. Et ils étaient là, certains avançant cahin-caha, parfois soutenus par une canne, parfois en fauteuil roulant.
Il fallait voir leur joie ! Celle-ci en disait plus que de longs discours. Heureux de voir trois jeunes prêtres prendre la relève, ils semblaient leur dire: «Allez-y les gars, faites du bon boulot! La prêtrise a comblé notre cœur. Elle comblera aussi le vôtre! ». Ils semblaient comme soulagés et rassurés de constater que des jeunes gens de 2009 vibraient comme eux à la suite du Christ, pour l'Evangile qui a mobilisé tout leur être, pour la mission à laquelle ils ont consacré toute leur vie.
Parfois le semeur ne voit pas lever le grain et il s'inquiète de savoir s'il a travaillé en vain, en se demandant quand viendra le temps de la moisson. Les confrères qui ont peiné à semer l'Evangile, qui n'ont pas mesuré leur peine à cette tâche, qui ont donné le meilleur d'eux-mêmes, se réjouissent quand ils voient poindre les premiers signes de la moisson.
Non, ils n'ont pas œuvré en vain, eux qui ont eu le mérite de vivre dans la fidélité et de traverser des tempêtes. Bientôt parvenus au terme de leur vie terrestre, ils peuvent affirmer, comme l'Apôtre Paul: «Je me suis bien battu, j'ai tenu jusqu'au bout de la course, je suis resté fidèle» (2 Tim 4, 7).
Trop marqués par la société de consommation, trop façonnés par les manières de faire de ce monde qui juge tout à l'aune de la « sainte rentabilité» nous avons tendance à être déformés et à apprécier une action apostolique avec ces mêmes critères mondains ... Les critères évangéliques sont d'un autre ordre. La référence ultime c'est la croix du Christ, qui apparaît comme une folie ou un scandale, qui est vue comme un échec, selon les critères habituels. Le Seigneur ne nous impose pas des obligations de résultats, comme le font les chefs d'entreprises commerciales, mais il nous demande simplement de vivre dans la fidélité de l'amour.
 
 

 

 

  • Puisque Benoît XVI vient d'ouvrir une année sacerdotale, sous le patronage de St Jean­Marie Vianney, il faut que cette année 2009-2010 soit l'occasion de mieux situer et mieux apprécier le ministère spécifique des prêtres au milieu du peuple sacerdotal que nous formons tous ensemble pour annoncer la Bonne Nouvelle au monde entier.
  • Pour avoir des vocations de prêtres, il ne suffit pas de prier - même s'il faut commencer par là - il ne suffit pas d'implorer Dieu avec des formules incantatoires en imaginant que, par enchantement, des prêtres vont descendre du ciel. Les vocations de prêtres ne peuvent naître et grandir que suscitées par les communautés chrétiennes. Cela implique que vos communautés paroissiales et vos mouvements croient dans le ministère des prêtres et créent un climat favorable où pourront éclore et grandir les vocations dont nous avons besoin ...
  • Pour avancer en ce sens, je vous propose deux choses:

Tout d'abord, il faudrait que les prêtres s'expriment davantage sur ce qui les fait vivre. Il faudrait qu'ils partagent leurs joies pastorales, qu'ils disent ce qui les rend profondément heureux, au-delà des difficultés et des épreuves.

Un conseil à vous, laïcs: interrogez-les! Sollicitez-les! Il y a une fausse pudeur qui fait qu'ils ne vous disent pas ce qui les anime. Osez les interroger! Faites-les témoigner! Cessez aussi de les plaindre, mais soutenez-les plutôt! Cessez de critiquer et de pointer leurs défauts, mais aidez-les à donner le meilleur d'eux-mêmes!

Deuxième proposition: j'aimerais que les laïcs s'expriment aussi et disent comment la rencontre avec des prêtres a pu les construire ; a pu marquer leur cheminement personnel ; a pu les conduire à prendre des engagements dans la société, a pu les inciter à servir dans l'Eglise. Bref, comment la rencontre de prêtres a pu les aider à exercer leur sacerdoce baptismal et à répondre à leur vocation chrétienne dans le monde. Osez témoigner ! Osez dire combien vous avez besoin du témoignage de vie et du ministère des prêtres pour remplir votre mission dans le monde!
Enfin, ne soyez pas passifs ! Il ne faut pas attendre passivement que des candidats se présentent spontanément. Mais, comme on le fait pour les diacres et pour les évêques, osez interpeller! Avec délicatesse et respect de la liberté des personnes, bien sûr, osez interpeller des enfants, des adolescents, des jeunes adultes. Posez-leur la question : « Pourquoi pas toi ? ». Montrez-leur la beauté de la vie et du ministère des prêtres. Montrez-leur l'estime que vous avez pour cette vocation. Manifestez-leur que vous avez besoin de ce ministère pastoral pour notre mission commune dans le monde. Montrez-leur qu'ils pourraient fort bien exercer la mission pastorale au nom du Christ.
Marie, dans l'Evangile de la Visitation, est la figure de l'Eglise. Comme elle, nous portons en nous la présence mystérieuse de Jésus Sauveur du monde. Comme elle, il nous faut donc aller en hâte vers toute l'humanité en attente d'accomplissement, symbolisée par Elisabeth. Il faut que dans la rencontre de nos frères humains se joue quelque chose d'analogue à ce qui se joue entre Marie et Elisabeth, lors de la Visitation. Si notre charité est authentique, si elle a véritablement sa source dans celui qui nous habite, alors l'Esprit Saint qui nous précède toujours et qui travaille le cœur de tout homme fera dire à ceux que nous servons, comme Elisabeth « Comment ai-je le bonheur que la mère de mon Sauveur vienne jusqu'à moi? ».
 
 
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